MAGAZINE : LivePoker n°59 - Septembre 2012

Edito

Ils sont fous ces Suédois

C’est quoi cette news de malade ? Alors que tout le monde rêve d’être sponso, Isildur1, que l’on savait déjà un peu fou, décide de quitter PokerStars. Il ose donc abandonner le graal ultime, pour ainsi dire le package complet. Primo : l’énorme enveloppe qui lui assure le circuit tous frais payés avec les buy-ins, les hôtels cinq étoiles et les voyages en first. Deusio : une autre enveloppe, dont le montant ultrasecret pourrait dépasser les six chiffres, et cela seulement pour se servir de son image. Tercio : le super badge autocollant "Team Pro" agrémenté pour l’occasion du drapeau suédois.

Mais alors pourquoi Viktor Blom quitte-t-il le leader mondial ? Être sponso, c’est le pied pourtant. Eh bien pas pour lui ! Il déclare en substance : « J’ai apprécié mon expérience de Team Pro mais dorénavant, je veux me concentrer à jouer au poker. » Non mais quoi ! Ils m’avaient prévenu chez PS : « Tu veux vraiment faire sa couv ? T’es sûr ? Tu peux essayer de l’interviewer mais tu n’y arriveras pas. Prends des photos de lui, c’est déjà pas mal s’il accepte. Tu sais, il est très spé comme mec. » Oui, ça je l’avais compris, mais là il se fout vraiment de nous. Un Team Pro ne pourrait pas jouer au poker selon lui !

Essayons donc d’analyser : on lui demande seulement de faire quelques EPT, les WSOP, les tournois majeurs, PPT, WSOP-E, quelques WPT. Ça paraît génial ! En plus, s’il gagne, il conserve son gain. Il doit prendre des super avions et loger toute l’année dans des palaces. Pas mal quand on a 22 ans ! Et il ne fréquente que des super potes qui jouent au poker comme lui.

Un génie ne peut pourtant pas avoir totalement perdu la raison. Je vais quand même essayer de me mettre à sa place… Le circuit, chez Blom, ça veut dire : je n’ai pas le temps de jouer en cash game en mangeant mes Krisprolls. Les voyages : fini ma vie pépère devant mon ordi, au calme au bord de mon fjord. Les mecs qui ne te parlent que de poker et de bad beats : au secours, sauvez-moi, je retourne dans ma chambre Ikea !

L’équation est donc simple : mieux vaut se la jouer tranquille dans son coin avec des swings à 1M$ la semaine, plutôt que de répondre à toutes les sollicitations d’une multinationale. Pas si fou, le Suédois !

Georges Djen