APRÈS LE POKER : Pedro Canali, le business dans la peau


APRÈS LE POKER : Pedro Canali, le business dans la peau

Fondateur de RankingHero avec Nicolas Levi, nous le retrouvons pour parler de leurs nouveaux projets...

Ancien team pro Barrière poker et joueur du circuit international, Pedro Canali a vraiment tout connu du poker, les plus belles années comme les plus difficiles. Fondateur de RankingHero avec Nicolas Levi, nous le retrouvons pour parler de leurs nouveaux projets. Comme on aime le répéter, il n’y a pas que le poker dans la vie, et Pedro l’entrepreneur ne pourra que nous donner raison ! 

 

Pedro Canali, avec plus de 700.000 $ de gains en live et des milliers de kilomètres parcouru sur le circuit pro a longtemps été une des têtes d’affiche du poker français. Il a ensuite choisi de déménager à Londres pour débuter sa vie d’entrepreneur avec Ranking Hero, lancé en 2014 et censé devenir LE réseau social poker. Des années plus tard, ce projet mené en collaboration avec Nicolas Levi a bien évolué et s’est totalement transformé. « Il y a un an et demi, on s’est rendu compte que Ranking Hero avait été un très grand succès d’estime, autant dans les réseaux sociaux que nous avons créé que dans les jeux vidéos, explique Pedro, qui a 35 ans aujourd’hui. Mais monétairement parlant c’était difficile. Le marché du poker s’effondrait, notamment depuis que Pokerstars avait cessé d’y investir, créant un effet domino sur tous les autres opérateurs. On a donc pivoté vers le B2B, en faisant des réseaux sociaux pour les entreprises avec Trixir ». 

 

De patron à employé

 

On peut dire que le succès a vite été au rendez-vous pour les deux amis : « Nous avons eu comme gros client le groupe One Point, leader en France de la transformation digitale, qui avait besoin d’un réseau social sur mesure adapté à leur culture d’entreprise très libérée, raconte Pedro. Ils ont adoré notre prestation et ont décidé de nous racheter avec 51% des parts. A présent on travaille à plein temps pour eux, en créant des services en gamification pour entreprises, ou des jeux vidéos pour remplacer les formations ». Le secteur semble plus que porteur, puisque Pedro ne regrette absolument pas son choix, même s’il implique quelques sacrifices : « On fait une année incroyable ! Ça a été énormément de boulot pour notre petite start-up, on a recruté mais on a dû arrêter RankingHero pour la communauté poker et nos autres services B2C. C’était notre bébé et ça fait mal au cœur bien sûr, mais il fallait absolument créer un modèle économique fiable et durable, et malheureusement on a dû laisser le site à l’abandon ».

 

Le boom de la gamification

 

Qui dit nouvelle aventure, dit nouvelle vie, et adieu Londres ! « Je suis retourné vivre à Paris depuis début septembre, tout comme Nicolas Levi, pour mieux travailler avec One Point et être là aux les rendez-vous avec les clients », confirme l’ex-pro Barrière Poker. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Pedro n’a pas vraiment perdu au change : « Les locaux sont complètement incroyables, avec des jeux, des billards, des toboggans, des robots, un bar à cocktail sur la terrasse... » Sympa le bureau… C’est en homme surbooké que nous le retrouvons donc après une année aussi bouleversante qu’excitante : « il y a un boom de la gamification dans le travail. Aujourd’hui les grandes entreprises se rendent compte de l’importance du jeu dans le travail et du bien-être des employés, et on a beaucoup de nouveaux contrat. »

 

Un homme de challenges

 

Le nouveau parisien est un insatiable des défis, et pas vraiment du genre à se laisser enfermer dans la routine. « J’ai toujours aimé me challenger, donc je n’ai jamais hésité une seconde à quitter Magic pour le poker et ensuite quitter le poker pour l’entreprenariat ». Pour Pedro, c’est indéniable : son expérience de joueur l’a aidé son approche du travail. « les notions de gestion de bankroll ou de retour sur investissement, qui sont des notions de base dans l’entreprenariat, je les avais déjà assimilées avec le poker. Bien sûr avoir un passé de joueur ne suffit pas, mais ça donne de bonnes bases, notamment pour accepter les aléas de la vie d’entrepreneur et les successions de mauvaises nouvelles ». Car cette vie est loin d’être plus reposante que celle de joueur de poker professionnel, bien au contraire. « Aujourd’hui neuf start-ups sur dix coulent, et on a eu la chance d’avoir des mentors exceptionnels et d’y arriver malgré de longs moments de souffrance, comme on en a tous au poker. Je fais ce parallèle avec les joueurs de MTT, qui pour les meilleurs, vont perdre 65% du temps. C’est similaire au business où rien ne se passe jamais comme prévu, mais en plus violent car on a une responsabilité envers nos employés, nos investisseurs et nos clients. C’est encore plus puissant que le poker ». 

 

Plus le temps de jouer

 

Et le poker justement ? Reste-t-il encore une petite place pour les cartes ? « Les réouvertures de clubs et de pokerrooms online sont un bon signe pour le jeu, mais je ne pense pas que la folie des gros buy ins et du sponsoring du début revienne, analyse ce passionné de salsa.  Aujourd’hui je n’ai plus le temps pour jouer online, je fais un ou deux tournois live par an pour le plaisir. Il y a bien sûr le Main Event des WSOP à Vegas, qui reste incontournable. Je n’ai pas pu le faire ces deux dernières années car je suis devenu papa mais j’y retournerais ! » Alors qui sait… Assistera-t-on à un prochain coup d’éclat de Pedro pour montrer que les anciennes générations n’ont pas dit leur dernier mot ? On l’espère ! 

 

Article extrait du LivePoker n°116

 

Par Gaëlle Jaudon

 

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