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MAGAZINE : LivePoker n°175 - février 2023

Edito

 

Le temps de la consolidation ?

 

Alors que le monde s’enfonce dans une crise polymorphe, entre guerres, inflation, catastrophes climatiques et autres réjouissances, le poker continue sa fulgurante progression. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un record ne soit battu ou une excellente nouvelle pour l’industrie annoncée. Il suffit pour cela de consulter les affluences de Marrakech ou l’évolution des législations sur la planète pour en avoir la démonstration. L’inévitable question en découlant étant de savoir combien de temps la croissance du poker pourra se poursuivre dans un monde en crise ? Quelles que soient les nombreuses qualités de ce jeu passionnant, le poker ne peut s’extraire totalement de son environnement. Les pratiquants ont besoin d’un contexte global sain pour pouvoir jouer sereinement. Sans argent, sans travail, sans pokerroom, sans adversaires ou sans perspectives d’avenir à peu près claires, il semble difficile de s’adonner à sa passion autant qu’espéré, hormis pour les professionnels. Et encore ! Pour que ceux-ci puissent exercer leur art et en vivre, il faut un vivier de joueurs amateurs en nombre suffisant et un tissu économique en bonne santé.

Croître indéfiniment n’est peut-être pas la meilleure solution ; c’est en tout cas une question que doivent se poser les principaux acteurs du poker. Tabler sur une croissance perpétuelle sous-entend d’investir en permanence, de prendre des risques et en conséquence d’avoir besoin de toujours plus de joueurs, de participants, d’investisseurs ou de partenaires. Le dilemme qui semble se poser à terme est de décider s’il convient de profiter de l’incroyable engouement actuel pour le poker afin de croître encore en proposant toujours plus d’offre ou s’il convient de consolider la situation en développant des infrastructures solides mais aussi en mettant – par exemple - en place un calendrier de tournois parfaitement élaboré. Après un hiver avec d’innombrables festivals, mars et avril s’annoncent ainsi très calmes. Faut-il toujours plus de joueurs, de tournois, de casinos ou est-il préférable de conserver ceux existant à l’instant présent en s’assurant que tout soit mis en place pour leur confort ou leur pérennité, tout en accueillant évidemment les nouveaux arrivants ? Telle est la question. Ce n’est certes pas une interrogation à laquelle il est possible de répondre de manière certaine et immédiate, mais faire preuve d’un peu de prudence ne peut nuire à un écosystème comme celui du poker, finalement assez fragile. Il doit être possible de faire preuve à la fois d’ambition et de mesure…

 

David Poulenard

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