MAGAZINE : LivePoker n°178 - Mai 2023
Edito
LES CAVES SE REBIFFENT
J’aime bien ce début d’année. Quoi de plus normal pour moi qui, très jeune, étais fan du film « Retour vers le Futur ». Et sans aucun doute, c’est à peu près ce que nous vivons, notamment en France, ces dernières semaines. Après plusieurs années de découvertes de joueurs hors norme, essentiellement venus du Net. Pratiquant l’art du jeu GTO, connaissant les tableaux de range et de tirages sur le bout de leur souris, ces rookies sont de véritables pépites qui ont explosé tous les fields de joueurs expérimentés. A cela près que le plus souvent nous ne les voyons briller et durer, à la manière des splendides comètes, juste le temps de percer et de traverser quelques petites saisons. Il y a bien entendu quelques exceptions, mais pour la plupart ces jeunes sharks brillantissimes manquent d’endurance.
Mais qu’ont ils en commun ces vieux lions qui renaissent toujours malgré les années qui passent et les techniques qui évoluent sans cesse ?
Pour le coup, ce n’est pas le cas d’illustres Français qui réapparaissent soudainement dans notre classement référence et toujours très suivi (voir p xxx). A l’instar du « Boa » Guillaume Darcourt qui a fait parler la poudre à Marrakech, d’Antony Lellouche, l’expert es cash game, mais aussi pour ne citer qu’eux : du « King » Bruno Fitoussi, de l’imprévisible Omar Lakhdari, de Michel Cohen et autres regs. Ces quinquas, véritables gloires des années 2000 ont récemment brillé sur les circuits avec des victoires remarquées sur des fields de jeunes pros tous justes sortis de la fac. Et que dire de l’incroyable come back d’Eric Koskas, tout récent vainqueur des WSOP-C Cannes ? Célèbre pour avoir été team pro Wina et auteur d’un bluff insensé mais démasqué par Jason Mercier lors de l’épique TF 2008 de l’EPT San Remo (sur laquelle Lellouche était également présent d’ailleurs). Mais qu’ont ils en commun ces vieux lions qui renaissent toujours malgré les années qui passent et les techniques qui évoluent sans cesse ? Ce qui est certain c’est que leurs moves ne suivent pas un jeu théorique, écrit et en constante évolution. Ils ne vivent pas non plus en communauté de travail et de coaching derrière leurs écrans. Leurs plays peuvent avoir 20 ans d’âge, ils fonctionnent toujours à merveille. C’est justement la beauté de ce jeu : il n’ y a pas de règle établie à bien le jouer et il se bonifie avec le temps. Et tous ces joueurs ont un atout qui ne s’invente pas : un incroyable et inné sens des cartes. Et ça, ça ne ne s’invente pas, ca ne se travaille pas, c’est peut-être juste du talent.
Georges Djen
