MAGAZINE : LivePoker n°89 - Mai 2015

Edito

En voie de disparition


Nous avons commencé le mois d'avril par une very bad news : Dave "Devilfish" Ulliott nous a quittés, emporté par la maladie. Il était la plus grande star du poker britannique et de surcroît chouchou des Français, en tant qu'ex-regular de l'ACF. Paris était sans aucun doute sa seconde terre pokéristique.

Ce triste événement m'a rappelé que les grandes figures des années 2000 disparaissent petit à petit. On parle pourtant de véritables stars ! Les joueurs sont presque toujours vivants, mais on ne les voit plus sur le circuit. Tous pour des raisons différentes et plus ou moins légitimes. Quelques exemples ?
Tout le monde pense bien entendu à deux des fondateurs de Full Tilt Poker, Howard Lederer et Chris Ferguson, et pour cause. Mais je cherche également John Juanda, David Benyamine ou Mike Matusow, qui ont fait les beaux jours de l'émission High Stakes Poker et des shows WSOP. Que dire de Sam Farha, Scotty Nguyen, Men "The Master", Freddy Deeb ou T.J. Cloutier, qui ont certainement trop vieilli pour arpenter avec succès les fields remplis de rookies du Net. Portés disparus aussi, Allen Cunningham, les champions du monde Peter Eastgate, Jamie Gold, Joe Hachem, Carlos Mortensen, Greg Raymer, Jerry Yang, tous manquant à l'appel pour des raisons diverses : souvent parce que les sponsors les ont abandonnés, parfois pour éviter le fisc et, au pire, parce qu'ils sont passés par la case broke. Peut-être se sentent-ils un peu honteux de ne pas pouvoir s'offrir les super High Rollers à 100.000 $, à moins qu'ils ne se sentent dépassés...

Toujours est-il qu'on les voit moins sur les Main Events plus abordables à 5000 $ ou 10.000 $, la plupart se contentant maintenant d'une apparition estivale aux WSOP. Il faut dire que beaucoup de circuits prestigieux ont disparu, notamment en France (le Partouche Poker Tour, les WSOP-Europe de façon provisoire, ainsi que quelques dates du circuit EPT). Il s'agit peut-être d'une race de gambleurs en voie de disparition. Et ils manquent au poker...

Petite note positive toutefois : il reste encore des monstres sacrés ! Phil Ivey, Phil Hellmuth, Daniel Negreanu, Michael Mizrachi sont toujours aussi addicts pour batailler dans la course aux bracelets, et Tom Dwan anime les plus grosses parties de Macao. Dommage pour le spectacle qu'elles restent trop confidentielles...


Georges Djen